silhouette femme enceinte dans soleil couchant
Paroles de Maman

Ma grossesse solo enfin assumée (épisode 4 – Bébé seule)

Vous allez lire l’épisode 4 de la série Comment j’ai eu un bébé seule.

Dans cet article, je vous livre comment j’ai vécu ma grossesse solo, dans toute son ambivalence, entre joie et peurs. J’espère que ce témoignage aidera les femmes qui, comme moi, se sont retrouvées enceintes en plein chagrin d’amour. Vous aurez une idée de ce qu’on peut traverser, même si bien sûr, chaque vécu est unique.

J’accepte enfin d’être solo

Après le départ définitif du géniteur, j’ai enfin pu penser à préparer l’arrivée de mon enfant . À 5 mois de grossesse, j’acceptais enfin le fait d’être seule pour accueillir ce bébé. C’était même ce que je voulais désormais : qu’on me laisse en paix, mon bébé, ma grande fille et moi.

Et victoire, je considérais désormais l’enfant que je portais comme le mien, et non plus comme celui de son géniteur.

Entre hâte et appréhension…

Cependant, je ne réalisais pas encore que j’allais avoir un autre enfant. J’avais du mal à me projeter, dans mon quotidien, avec un nouveau-né.

Étant déjà maman, je savais combien les débuts pouvaient être durs, et je me demandais comment j’allais y faire face. Mais je savais aussi combien j’avais aimé vivre tous ces moments… Il me tardait d’avoir mon petit bébé dans mes bras, de revivre l’évolution d’un tout-petit, d’allaiter à nouveau… Et surtout, j’allais goûter à une maternité libre, où je pourrai faire mes choix sans devoir me battre. Par rapport à ce que j’avais vécu pour ma fille aînée, je trouvais que c’était une grande chance.

Et toujours perturbée émotionnellement

Parallèlement, émotionnellement, c’était toujours compliqué. Je ressentais toujours des sentiments amoureux pour le géniteur, et cela me paraissait incroyable. J’avais, en effet, été si mal traitée.

Je restais avec de nombreuses questions. Comment un homme qui disait m’aimer pouvait me laisser seule avec l’enfant que je portais ? Comment avait-il pu se montrer aussi odieux, alors qu’il m’avait si longtemps mise sur un piédestal ?

J’ai passé des semaines à ressasser, à me repasser le fil de notre histoire… À revivre intérieurement des scènes vécues, ou à en imaginer d’autres.

Ce qui m’a beaucoup aidée : relire mon journal intime. Je garde une trace de ce que je vis depuis mon adolescence. Cela me permet, non seulement, d’extérioriser mes émotions sur le moment. Mais aussi de mieux me comprendre, ou ce que j’ai pu vivre, en me relisant avec du recul.

Cette relecture m’a apporté un éclairage nouveau, et avec le temps, j’ai compris beaucoup de choses. J’en parlerai plus tard dans d’autres articles, il y a beaucoup à dire. Je pense que cela pourrait aider d’autres femmes, et même d’autres hommes.

femme devant vagues sur rochers

Je prépare l’arrivée de bébé

Pendant la deuxième moitié de ma grossesse, je me suis occupée des préparatifs pour l’arrivée de mon bébé. Entre équipement, valise de maternité et logistique pour l’accouchement.

Achat du matériel et valise maternité

J’ai commencé à m’équiper en matériel bébé vers 5 mois de grossesse. Ma grande fille ayant 10 ans au moment de ma grossesse, je n’avais gardé quasiment rien. J’ai donc dû tout racheter… C’était un peu rageant, mais ça m’a permis de me servir de mon expérience pour savoir ce qui me serait utile ou non.

J’ai utilisé la liste que je vous ai partagée, que j’avais créé pour ma fille et que j’ai mise à jour pour mon bébé solo. J’ai commencé, en fonction des promos, par le gros matériel, comme la poussette, le cosy, la chaise haute évolutive avec transat, l’écharpe de portage, la commode à langer, le lit cododo, etc.

J’ai aussi préparé petit à petit ma valise maternité, que j’ai complètement bouclée vers 7 mois et demi de grossesse. Histoire de parer aux imprévus !

Le casse-tête de l’accouchement solo

J’ai dû également, assez tôt, réfléchir à l’organisation de mon accouchement… Cela peut être très angoissant quand on est seule, car c’est justement un événement qu’on ne maîtrise pas…

J’ai cherché assez tôt une maternité. Puis, nous avons passé la grossesse, avec ma mère, à essayer de savoir comment nous ferions le jour J. J’ai, en effet, la chance de pouvoir compter sur elle, et je sais combien c’est précieux.

Elle pouvait s’occuper de ma fille aînée pendant mon séjour à la maternité, mais elle voulait aussi être présente pour moi le jour de l’accouchement. Comme le père de ma fille habite loin, il ne pouvait pas s’occuper d’elle. Il a fallu trouver une solution pour que ma fille puisse être prise en charge ce jour là… À toute heure du jour, comme de la nuit. J’ai finalement pu compter sur la maman d’une des copines de ma fille !

Finalement, comment ai-je vécu ma grossesse seule ?

Avec le recul que j’ai (mon bébé a 15 mois au moment où j’écris ces lignes), je peux dire que j’ai globalement bien vécu ma grossesse seule.

femme enceinte se tient le ventre

Une grossesse psychologiquement remuante…

Il y a bien sûr eu des moments difficiles psychologiquement :

Ce contexte fait que j’aurais largement préféré passer par la PMA pour ne pas vivre ces tumultes et ce rejet que mon bébé et moi-même avons subi.

Physiquement éprouvante …

Physiquement, ma grossesse a aussi été intense :

  • Je devais continuer à gérer mon quotidien sans relai. Je devais m’occuper à plein temps de ma fille aînée, des trajets d’école, des courses (j’ai investi dans un caddie à 6 roues pour les monter dans les escaliers), de sortir le chien 4 fois par jour… Le tout avec un bidon de plus en plus proéminent.
  • J’ai aussi attrapé des maladies qui m’ont bien embêtée.
    ➡️ J’ai d’abord souffert de la gale en début de grossesse, pendant deux mois, avant que je puisse m’en débarrasser.
    ➡️ Puis j’ai attrapé une sale grippe qui a duré trois semaines, avec toux. Je me suis retrouvée avec une douleur intracostale qui venait se rajouter aux douleurs ligamentaires. J’ai bien douillé.

Mais qui se déroule bien

Pour la grossesse elle-même, je n’ai fort heureusement pas eu de problème particulier. Et c’est en partie pour cela que, malgré le contexte, je peux quand même dire que ma grossesse s’est bien déroulée.

J’en ai profité à fond. Même si avec le recul, on trouve qu’on n’en profite jamais assez… J’ai adoré voir mon ventre s’épanouir, sentir mon bébé en moi, nouer déjà un lien avec lui, l’admirer aux différentes échographies, découvrir son sexe, choisir son prénom, acheter ses petites affaires… J’ai savouré ces instants sans que personne ne vienne me dire « quoi, encore ? » lorsque je passais une commande…

De plus, ma fille étant déjà grande, j’avais quand même pas mal de moments pour me poser. En étant maman solo, je ne regrette pas la différence d’âge entre mes deux enfants !

Ce qui m’a aidée à traverser ma grossesse seule

Pour bien vivre ma grossesse, je me suis appuyée sur le soutien d’une psychologue tout au long des 9 mois. Et aussi de mon expérience pour ma première fille.

Un suivi psychologique

Comme je l’ai indiqué dans l’épisode précédent, j’ai très rapidement entamé un suivi avec la psychologue de ma maternité. Je savais que j’aurai besoin de ce soutien pour bien vivre cette épreuve, et cela m’a fait le plus grand bien. Elle m’a aidée à accepter ma solitude, et à traverser ces mois de grossesse avec confiance. Je l’ai vu toutes les trois semaines environ jusqu’à la fin de ma grossesse.

Un meilleur vécu que pour ma première grossesse

Par ailleurs, ce qui a fait que j’ai plutôt bien vécu ma grossesse solo, c’est d’abord d’être en terrain connu. J’avais déjà été enceinte, j’avais déjà eu un bébé, ce n’était pas l’inconnu.

Ensuite, j’ai constaté que je ne me sentais pas plus seule que pour ma première grossesse, pour laquelle j’étais mariée.

C’est très paradoxal comme constat. J’avais à la fois beaucoup plus à gérer : l’intendance du foyer, une enfant seule et un chien. Mais psychologiquement j’étais tout autant seule : aller seule aux rendez-vous, passer mes soirées seule, posée sur mon canapé ou dans mon lit à « jouer » avec mon bébé à travers mon ventre.

J’ai vraiment réalisé que le père de ma fille n’avait pas été présent, et m’avait beaucoup délaissée.

Mais la différence, c’est que pour cette deuxième grossesse, je vivais les choses sans frustration, sans déception.

J’ai aussi ressenti une grande liberté en faisant mes achats bébé, sans rendre de compte à personne, en prenant mes décisions sans devoir composer avec quelqu’un… Et c’est un sentiment qui me poursuit, bien après la naissance de mon bébé, et que je ne cesse de savourer !

maman lève son bébé au dessus d'elle


Si j’ai bien vécu ma grossesse solo, malgré le contexte psychologique et physique difficile, c’est parce que je commençais déjà à goûter à une vie libre. Et c’est ce que nous devons retenir, les mamans solo. Nous devons saisir l’opportunité d’être seule pour nous réaliser nous-même (je vous prépare un article sur ce sujet).

Dans le prochain épisode (en cours d’écriture), je vous parlerai de mon accouchement solo, un moment que je redoutais énormément, mais dont je garde un merveilleux souvenir.

Si vous avez besoin de parler, n’hésitez pas à m’écrire ! Je me ferai une joie de vous lire et de vous répondre.

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🌸 Moi c’est Rachelle, Maman solo de deux enfants, dont un bébé sans papa.
Rédactrice web et formée à la pédagogie Montessori, je partage ici mon vécu, mes réflexions et mes petites trouvailles du quotidien.

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