
Maria Montessori : Naissance de sa Pédagogie
Pour comprendre la pédagogie Montessori, intéressons-nous tout d’abord au parcours incroyable de Maria Montessori, première femme médecin en Italie, à la fin des années 1800.
Maria Montessori a développé une méthode d’apprentissage innovante dans la prise en compte de l’enfant, d’abord avec des enfants déficients, puis avec des enfants normaux. Devant ses résultats spectaculaires, tant scolaires qu’au niveau de l’épanouissement des enfants, Maria a créé plusieurs écoles en Italie au début des années 1900. Sa pédagogie s’est, par la suite, répandue dans le monde entier.
Comment est née la pédagogie de Maria Montessori ?
C’est par ses observations et par ses recherches que Maria Montessori, née en 1870, a fondé sa méthode d’apprentissage.

Son expérience professionnelle de médecin
Après l’obtention de son diplôme de médecin en 1968, Maria Montessori travailla comme assistante à la clinique psychiatrique de l’université de Rome.
Elle visita des asiles, elle découvrit des enfants parqués dans une pièce vide. Ils n’avaient rien à manipuler et s’occupaient avec des miettes de pain.
Elle en tira un constat fort qui marquera le début de sa réflexion :
La déficience mentale est plus un problème pédagogique qu’un problème médical.
Un héritage de chercheurs
Maria Montessori entama alors des recherches et s’intéressa aux travaux de deux docteurs français, Jean Itard et Edouard Séguin. Elle découvrit et étudia les méthodes pédagogiques basées sur l’observation qu’ils avaient développées pour des enfants déficients.
La méthode d’éducation pour l’ouïe d’Itard
Grâce à sa méthode d’éducation pour l’ouïe, Jean Itard réussit à faire entendre certains enfants sourds.
Il fut le premier éducateur à pratiquer l’observation de l’élève.
Pendant 8 ans, il s’occupa par ailleurs de l’enfant sauvage de l’Aveyron. Ce garçon avait été recueilli après avoir survécu quelques années dans les bois, libre au milieu des bêtes.
Si Itard n’a pas réussi à lui faire acquérir totalement le langage, ses travaux ont montré l’importance du milieu, des stimulations sensorielles, et de l’individualisation de l’éducation dans la construction du petit d’homme.
La méthode basée sur l’étude individuelle de l’élève de Séguin
Édouard Séguin, le disciple d’Itard, a repris ses travaux pour systématiser la méthode et l’adapter à des enfants porteurs de déficiences intellectuelles.
Il a fondé son approche sur l’observation individuelle de l’élève, avec une conviction forte :
Ces enfants peuvent apprendre, à condition d’adapter l’éducation à leurs besoins.
Il a créé des matériels sensoriels et moteurs pour stimuler l’attention, la coordination et la motricité fine. Ce sont les ancêtres directs du matériel Montessori.
Il développe une pédagogie active, basée sur la répétition, l’encouragement, l’autonomie progressive et le respect du rythme de l’enfant.
Les prémices de la pédagogie Montessori avec les enfants déficients
Sur la base de ces travaux, Maria Montessori s’est occupée, entre 1898 et 1900, d’enfants déficients à Rome. C’est le début de sa pédagogie. Elle a fabriqué un matériel spécifique et a testé une méthode nouvelle pour enseigner la lecture et l’écriture. Elle pensait qu’il fallait :
Éveiller ces enfants et réveiller en eux l’homme assoupi.
Quelques enfants déficients apprirent à lire et à écrire. Ils se présentèrent à l’examen des écoles publiques, en même temps que les enfants normaux. Ils le réussirent, au même niveau que les enfants normaux.
Maria Montessori conclue que, si les déficients ont été aidés dans leur développement psychique, les enfants normaux eux ont été étouffés et déprimés.
Adaptation de la méthode aux enfants normaux
Séguin avait constaté que la méthode pouvait s’appliquer aux enfants normaux, Maria Montessori l’a fait. Son ambition était de créer une œuvre qui réformerait l’école et l’éducation.

Formations et expériences professionnelles riches et variées
Dans cette perspective, Maria Montessori suivit des cours de psychologie expérimentale et d’anthropologie pédagogique à l’université de Rome. En parallèle, elle étudia les maladies nerveuses infantiles et publia les résultats de ses recherches dans des revues spécialisées.
Maria Montessori devint par ailleurs professeur d’anthropologie à l’université de Rome à partir de 1904 pendant 4 ans. Après 1906, elle fut également conférencière.
Elle travailla par ailleurs dans les cliniques et hôpitaux de Rome, et eut en outre une clientèle privée.
Création de la première école Montessori
La première école Montessori, appelée « Maison des enfants« , vit le jour à San Lorenzo, quartier populaire de Rome, en janvier 1907.
L’objectif était d’occuper les enfants d’ouvriers afin qu’ils ne dégradent pas les lieux. C’est ainsi que Maria Montessori appliqua pour la première fois sa méthode avec des enfants normaux.
Pour cela, elle fit :
- Nommer une maîtresse, sans formation d’enseignante, ne pouvant y être elle-même à plein temps.
- Fabriquer des tables et des chaises à taille d’enfants, et ajouter de petits fauteuils.
- Installer le matériel spécifique concernant les exercices de vie pratique et d’éducation des sens.
La pédagogie Montessori appliquée à tous était née.
Des résultats scolaires spectaculaires
Huit mois après l’ouverture de l’école, en septembre, les enfants demandèrent à apprendre à lire et à écrire. Maria Montessori fabriqua alors un nouveau matériel adapté (lettres rugueuses, alphabet mobile en papier…) qui rendit les enfants très enthousiastes. Lors des apprentissages, ils poussaient des cris de joie à chaque nouvelle découverte.
Écriture spontanée
Au mois de décembre, deux enfants de 4 ans se mirent spontanément à écrire. Cela entraîna une profusion de joie chez leurs camarades.
Maria Montessori assista alors à l’explosion du langage écrit chez la plupart des enfants. Cette activité se révéla inépuisable. Les enfants, qui avaient entre 4 et 5 ans, écrivaient partout (murs, portes, miches de pain).
Début de la lecture
Six mois plus tard, les petits élèves commencèrent à comprendre la lecture en l’associant à l’écriture.
La maîtresse leur écrivait des mots sur des bouts de papier qu’ils essayaient de lire mentalement. Quand ils avaient compris, ils affichaient une satisfaction non dissimulée, esquissant un sourire ou bondissant dans un petit saut.
Ils se mirent ensuite brusquement à lire tout ce qui était imprimé. Ils ne s’intéressèrent cependant aux livres que bien plus tard.
Une meilleure santé pour les enfants occupés
Les impressionnants progrès allaient bien au-delà des apprentissages. Les enfants acquirent une meilleure santé, sans que rien n’ait été fait pour améliorer leur condition physique. De chétifs et anémiques, ils devinrent bien portants, comme s’ils avaient été soudainement mieux nourris.
La méthode montessorienne révèle un « enfant nouveau ». Des livres paraissent qui démontrent que l’enfant naît bon et qu’il se fatigue d’être inactif. Il est mis en lumière que, de lui-même, le jeune humain cherche à élargir ses connaissances. Il est capable de coopérer avec ses aînés et de vivre en parfaite harmonie avec chacun.
Paragraphe inspiré du livre « Maria Montessori, Sa vie, son œuvre », de Edwing Mortimer Standing, p. 43 et 45.
Diffusion de la méthode Montessori à travers l’Italie, puis le monde
L’expérience réussie de San Lorenzo fit vite parler d’elle et les visiteurs affluèrent de tous pays pour venir observer les enfants. La pédagogie Montessori intégra ensuite plusieurs écoles à Rome et Milan, puis dans d’autres pays.
C’est ainsi que Maria Montessori réussit à diffuser sa méthode au-delà des frontières de l’Italie. Nous verrons dans un autre article comment elle s’est répandue, et surtout pourquoi sa progression s’est ralentie ensuite.
Sources : cette page a été rédigée à partir des ouvrages suivants :
– « Maria Montessori, sa vie, son œuvre » de Edwing Mortimer Standing,
– « Pédagogie scientifique tome 1: La maison des enfants » de Maria Montessori.
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Rédactrice web et formée à la pédagogie Montessori, je partage ici mon vécu, mes réflexions et mes petites trouvailles du quotidien.
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