
Voyager seule en camping-car avec bébé tout l’été : je l’ai fait !
J’ai passé mon premier été en camping-car seule avec bébé et ma fille aînée ! Il faut bien le dire : avant de partir, je n’étais pas sûre d’arriver à tout gérer… Et pourtant, je l’ai fait. Et plus que ça : malgré la fatigue, j’ai beaucoup aimé mon périple. Je vous raconte, dans cet article, à quel moment je me suis sentie prête à repartir, comment j’ai préparé mon voyage, et comment ça s’est passé, ainsi que ce que j’en tire.
Voyager seule en camping-car avec un bébé : c’est possible ?
Est-ce possible de partir seule en camping-car avec un bébé ? C’est la question que je me suis posée, dès que j’ai appris ma grossesse, et que j’ai su que je serai seule. J’avais l’habitude de voyager en solo avec ma fille aînée. Mais un enfant plus grand, ce n’est quand même pas aussi difficile qu’un tout-petit.
Mon atout : je connaissais déjà le voyage en camping-car seule avec un enfant
Voyager en camping-car, ça me connaissait déjà. Avant de tomber enceinte de mon deuxième enfant, j’avais mon véhicule depuis 4 ans. Avec ma fille aînée, depuis ses 6 ans, nous partions tous les étés, ainsi qu’à certaines petites vacances scolaires. Ma grossesse n’a pas remis en cause mon envie de voyager, bien au contraire, mais je me demandais quand même si j’allais y arriver avec un bébé. Et surtout si j’allais autant profiter qu’avant du voyage…
Je connaissais les difficultés de ce genre de vacances en solo…
En effet, voyager seule avec un enfant est déjà assez complexe, dans le sens où il y a beaucoup à gérer dans un camping-car. Ce n’est pas pour rien que la plupart des gens partent en couple… Il y a la conduite qui est plus fatigante qu’en voiture, la recherche de spots, la vidange régulière des eaux usées, les courses, les machines de linge… C’est une logistique qui est prenante, encore plus lorsqu’on est solo. Rien que pour partir d’un spot, ce n’est pas simple. Il faut tout ranger dans le camping-car. Rien ne doit traîner, la vaisselle doit être faite et rangée… Je peux vous dire que vous êtes déjà fatiguée avant de prendre la route….
Alors, est-ce que j’allais y arriver seule avec un bébé ?
Je m’interrogeais donc, à juste titre, sur la faisabilité de partir avec un bébé en étant maman solo. Je me demandais déjà si j’allais arriver à gérer notre quotidien à la maison. Je savais que ça allait être dur. Alors partir en camping-car, ça me paraissait presque irréaliste !
Et pourtant, je l’ai fait ! J’ai voyagé tout un été en camping-car avec mon bébé !
Phase 1 : Un test sur quelques jours
Au printemps dernier, j’ai décidé de repartir en camping-car, quelques jours seulement, pour voir comment ça se passerait.
Avant cela : une longue pause
Je n’avais pas repris mon camping-car depuis presque 2 ans. Enceinte, j’avais renoncé à partir, j’étais trop fatiguée. Puis, les premiers mois avec bébé étaient si intenses et fatigants, que je ne me voyais absolument pas rajouter le camping-car par dessus.
Ceci dit, cela me manquait énormément ! Surtout que nous vivons dans un appartement, certes à la campagne, mais dans le centre d’un grand village… Il m’a donc manqué ma dose de nature. Et puis me remettre au volant de mon véhicule, bouger…
Un essai lorsque je me suis sentie prête
Il a fallu que je me sente prête à repartir. Cela a été le cas vers les 11 mois de mon bébé. Nous sommes partis à 1 h de chez nous, deux fois 5 jours. D’abord seule avec mon fils et mon chien, ma grande fille de 12 ans étant partie en vacances chez son papa. Puis, avec elle lorsqu’elle est revenue.
Et cela a été super ! Non seulement, j’ai réussi à tout gérer, mais en plus je n’ai pas trouvé ça trop difficile, en tout cas pas plus que de rester à la maison avec bébé. J’ai aussi pu me ressourcer… Et ça, c’était vraiment mon interrogation : allais-je pouvoir profiter autant qu’avant ? La réponse est un grand oui, bien sûr ! Et faire connaître ça à mon bébé fut aussi un grand plaisir. Le voir, le nez collé à la vitre, observer tout ce qui se passe dehors, quelle joie ! J’ai eu la sensation qu’il découvrait le monde extérieur.
Phase 2 : Le projet de partir l’été sur les routes avec bébé
Avant ce fameux test au printemps, j’envisageais de partir peut-être deux ou trois semaines l’été qui suivait… Ça me paraissait déjà énorme. Et puis, cet essai réussi m’a donné envie de passer tout l’été sur les routes.
Des envies de nature et de fraîcheur
J’étais en manque de nature, et surtout je voulais fuir les chaleurs. Nous habitons en effet dans le Sud-Ouest de la France, dans les terres, et l’été, il fait étouffant. L’année précédente, j’avais été contrainte de rester sur place, mon bébé étant tout petit. Je n’avais donc pas envie de revivre le même été ! Nous avions, en effet, été calfeutrés dans notre logement la journée… Il y a mieux…
J’ai donc décidé que nous irions prendre le frais cette fois-ci. L’été, j’aime bien aller à la montagne. Les températures sont plus clémentes, et surtout il y a moins de monde. Je déteste quand c’est trop fréquenté, j’ai besoin de respirer.
Une destination connue
J’ai décidé de repartir au même endroit que les dernières vacances que j’ai passées, deux ans auparavant, juste avant que je tombe enceinte… C’est à dire, en Auvergne. Et ce, pour plusieurs raisons :
- C’est une région assez proche de chez nous. Il n’y a pas besoin de faire beaucoup de route. J’aime en effet rouler une heure maximum par jour (et pas tous les jours), encore plus avec mon bébé.
- Nous avions adoré cette région avec ma fille.
- C’était très symbolique pour moi de retourner sur mes pas. J’avais la sensation d’avoir besoin de reprendre le cours de ma vie, là où je l’avais laissé avant ma grossesse. En effet, j’ai vécu ces deux dernières années comme une parenthèse, le temps de m’adapter à cet incroyable changement. Et puis, je voulais par la même occasion repasser par l’endroit où j’étais venue deux semaines avec le géniteur de mon bébé. J’avais besoin de me réapproprier les lieux, et de chasser son souvenir, pour tourner définitivement la page. C’était aussi l’endroit où j’étais tombée enceinte. Cela avait ainsi une grande dimension symbolique, pour moi, que de retourner sur ces lieux avec mon bébé.
Phase 3 : Préparation du périple
Il m’a fallu préparer attentivement ce périple de plus de 7 semaines. Lorsqu’on part autant de temps, il y a énormément de choses à penser et à anticiper, encore plus en étant seule avec un bébé.
Préparation du camping-car
Pour préparer mon camping-car à ce long voyage, je m’y suis prise quelques semaines à l’avance. J’ai fait réaliser quelques petites réparations nécessaires, par le concessionnaire et par le garage, puis un bon nettoyage. Et enfin, j’ai commencé à charger, petit à petit, nos affaires.
Le point positif : mon expérience du printemps m’a permis de valider le matériel que j’avais prévu pour bébé. Chaise haute nomade, baignoire de voyage… Mais aussi de peaufiner les installations. J’ai notamment créé un parc pour mon bébé sur la grande dînette du salon (j’ai la chance d’avoir deux dînettes, l’une en face de l’autre), barricadé la capucine avec les coussins des sièges pour que mon bébé soit en sécurité lorsqu’il dort avec moi, etc.
Stocks avant le départ
Pour ce voyage, j’ai aussi choisi de faire des stocks, afin de m’alléger l’esprit pendant le périple :
- Couches bébé : j’ai troqué mes couches lavables pour des couches jetables pour le temps du voyage. J’en parle plus longuement dans cet article, mais c’est beaucoup plus simple à gérer en camping-car. J’ai acheté, avant le départ, assez de couches pour tout le périple. Je ne voulais pas prendre le risque d’être à court en plein voyage, et surtout, je ne voulais pas me ruiner. J’ai profité de promos pour constituer mon stock.
- Bouteilles de gaz : j’ai changé les deux bouteilles de gaz de mon camping-car avant de partir… Cela m’a suffi pour tout le voyage. C’est ça de moins à penser, une fois sur la route, mais surtout, on s’évite la manipulation des bouteilles (très lourdes), avec bébé sur les bras… Je l’ai confié à ma maman avant mon départ pour m’occuper de cette tâche.
- Croquettes pour le chien : j’ai aussi prévu, avant le départ, assez de croquettes pour tout le voyage. C’est également une charge en moins, une fois partis. De plus, on n’est jamais sûr de pouvoir trouver la bonne marque sur la route. En ce qui concerne les quantités, pour vous donner une idée, un sac de 12 kg m’a suffi pour ma chienne qui est de taille moyenne.
- Nourriture : j’ai bien sûr fait les courses de nourriture avant le départ, et j’ai prévu un bon stock initial, ce qui m’a bien dépannée les premiers temps.
- Linge : concernant les vêtements pour toute la famille, j’en ai prévu assez pour tenir un peu plus de 2 semaines sans faire de machine. Habituellement, je fais une machine par semaine en voyage, mais cela dépanne lorsqu’on a du mal à trouver une laverie sur notre route.
- Eau : j’ai bien sûr rempli la cuve d’eau propre du camping-car avant de partir. Cette eau nous sert à nous laver et à faire la vaisselle. Pour l’eau de cuisson et celle que je donne à ma chienne, je remplis des bidons d’eau, car je n’ai pas trop confiance avec l’eau qui stagne dans la cuve. Et, par ailleurs, nous buvons de l’eau en bouteille.
- Lait pour bébé : j’allaite mon bébé, je n’ai donc pas eu besoin de prévoir du lait. Mais si ça n’avait pas été le cas, j’aurais acheté, avant le départ, toutes les boîtes de lait qui m’auraient été nécessaires au cours du voyage.
Repérage de spots
L’avantage de partir dans un lieu connu, c’est qu’il y avait un bon nombre de spots que je connaissais déjà. C’est plutôt confortable et rassurant lorsqu’on a un bébé avec nous. Les spots, c’est en effet toujours la loterie. Même en utilisant une application pour trouver les endroits où se poser, il y a toujours un risque que ça ne convienne pas une fois arrivés sur place.
Je n’ai pas vraiment préparé d’itinéraire. On avait seulement une direction. Il fallait qu’on monte jusqu’à Clermont-Ferrand, car nous voulions revoir le volcan Puy-de-Dôme, avec ma fille. Mais aussi, cette dernière partirait chez son papa, depuis cette ville, au milieu du voyage.
Concernant les spots, avant le départ, j’ai donc noté ceux qu’on avait déjà explorés, et j’en ai recherché également quelques autres. Mais je me suis surtout laissée la liberté de choisir sur l’instant… Donc il y a eu beaucoup d’improvisation.
Phase 4 : C’est parti !
Nous sommes partis début juillet, une semaine après la fin de l’année scolaire pour ma fille. Cela m’a laissé le temps de préparer tranquillement les dernières affaires pour le départ. Nous avons passé la moitié du voyage à 4 (en comptant le chien), puis l’autre moitié à 3.
Début du voyage : l’épuisement me guette
C’est, paradoxalement, au début du voyage que je me suis sentie le plus épuisée…
La fatigue accumulée
Sur le deuxième spot, une semaine à peine après notre départ, j’ai dû revoir notre rythme, que j’avais déjà pourtant ralenti. J’étais très fatiguée de l’année qui venait de s’écouler, entre les trajets à rallonge pour l’école et la gestion de mon nourrisson. C’est d’ailleurs un miracle que je sois arrivée à partir en camping-car.
Besoin de ralentir le rythme
J’ai vite pris conscience que, si je voulais continuer mon voyage, il faudrait que je ralentisse encore plus. J’ai décidé, pour cela, de passer plus de temps sur un spot (entre 4 jours et une semaine, contre habituellement 2 à 3 jours maximum), mais aussi de privilégier le repos aux sorties, une fois posée.
J’ai mis quelques jours à récupérer, je me suis sentie comme en convalescence. Heureusement, nous étions sur un spot agréable, ombragé, avec une borne de vidange sur place. En camping-car, qui dit vidange, dit on peut rester autant qu’on veut (ou presque). On a un peu tiré sur nos stocks de nourriture (heureusement que j’en avais prévu beaucoup !), et j’ai attendu de me sentir un peu mieux avant de repartir.
On est restés une semaine sur ce spot, et on a pu reprendre la route. Je me suis sentie beaucoup mieux par la suite, mais je me suis aussi beaucoup ménagée.
Première moitié du voyage : vadrouille à 4
Les 4 premières semaines du voyage, nous étions 4 : ma fille aînée, mon bébé, notre chien et moi. Et oui, notre toutou fait partie intégrante de notre famille (et il est une charge supplémentaire pour moi !).
Nous avons été sur différents spots : des parkings de village au milieu de la campagne, certains avec des aires de jeux à proximité, d’autres avec des vues imprenables, d’autres encore proches de la voie verte.
Nous avons fait beaucoup de petites balades. On a surtout profité d’une vie plus lente : on a pris notre temps, et on a profité en famille. On a fait une seule visite durant tout le séjour : nous avons pris le train pour monter au sommet du Puy-de-Dôme. On y était déjà allées, deux ans auparavant, avec ma fille aînée. Cela nous a fait plaisir d’y retourner, surtout avec son petit frère !
Deuxième moitié du périple en petit comité
Lorsque ma grande est partie avec son papa, il m’a fallu, comme d’habitude, un petit moment pour me faire au vide qu’elle laisse derrière elle. C’est toutefois une période où je peux ralentir le rythme, et me mettre pleinement au rythme de mon bébé. C’est beaucoup plus reposant. J’en ai bien profité, même si je ressentais encore de la fatigue (gérer un bébé et un camping-car, sans oublier le chien, reste tout de même prenant).
Après le départ de ma grande, nous avons amorcé la redescente vers chez nous. Celle-ci a duré 3 semaines et demi ! Nous avons profité de balades et de beaux paysages, de nature et d’animaux.
Pour l’épisode de canicule, on s’est réfugié en altitude (à 1200 m environ). Il faisait chaud, c’était plus respirable car il y avait beaucoup d’air. C’est un des avantages du camping-car : lorsqu’il y a du vent, l’intérieur est extrêmement bien ventilé, grâce à toutes ses fenêtres. Nous n’avons donc pas souffert de la chaleur.
L’angoisse du retour
Après avoir passé près de deux mois dehors, j’appréhendais beaucoup le retour. Je me demandais comment j’allais supporter de me retrouver entre quatre murs, dans notre appartement… Les premiers jours après le départ de ma fille ont eu un goût de fin du voyage, alors qu’il restait encore plusieurs semaines avant de rentrer… Mais j’ai réussi à me recentrer, et à apprécier chaque journée que j’ai passée en tête à tête avec mon bébé.
Et puis, après 7 semaines et demi sur la route, j’ai finalement été bien contente de retrouver un peu de confort. Ne plus devoir chercher régulièrement de l’eau, prendre des douches plus facilement (sans tout déménager à chaque fois), ne plus galérer à monter et descendre du lit de la capucine lorsque j’endormais bébé, avoir une machine à laver sous la main… Tout cela m’a paru être un grand luxe !
Et maintenant ?
Et maintenant, quel est le projet ? Nous sommes mi-septembre lorsque j’écris ces lignes, notre routine intense, rythmée par l’école, a repris… Je suis déjà bien fatiguée, mais je me sens nourrie par mon été sur les routes, de ces moments passés dans la nature avec mes enfants. Pour l’instant, mon camping-car ne me manque pas. Il est sagement garé. Nous ne repartirons pas avant le printemps, je pense.
Je suis quand même rentrée avec une résolution : me balader plus souvent dans la nature. Par chez moi, il y a de quoi faire, mais avec l’arrivée de bébé, je ne trouvais plus la force d’y aller. C’est quelque chose que j’ai énormément apprécié lors de notre périple. J’ai donc repris ces balades, à domicile, et c’est vraiment très agréable.
Pour l’été prochain, ce sera très probablement toujours à la montagne, peut-être ailleurs… Mais je repartirai autant de temps, c’est certain !
Et voilà, vous savez tout pour mon premier été en camping-car avec bébé ! Si vous avez envie d’adopter ce mode de vacances, je vous donne quelques conseils pratiques dans cet article. Si vous vous demandez plutôt si c’est fait pour vous, j’en parle ici.
Et si vous avez la moindre question ou remarque, ou l’envie de partager votre expérience, je suis disponible par mail ! N’hésitez pas à m’écrire !
Rédactrice web et formée à la pédagogie Montessori, je partage ici mon vécu, mes réflexions et mes petites trouvailles du quotidien.
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