Mon début de grossesse seule : en quête d’un père (épisode 3 – Bébé seule)
Mon début de grossesse seule a été mouvementé. Il m’a fallu un temps pour accepter ma solitude, et pour cela, j’ai dû vivre plusieurs péripéties. Si ma grossesse se passait bien, dans ma tête c’était toute autre chose… Je vous raconte dans cet article mon cheminement des premiers mois pour arriver à vivre une grossesse sereine.
Des montagnes russes émotionnelles vis à vis du père de mon bébé
Lorsque j’ai quitté le père de mon bébé, j’étais enceinte d’à peine un mois. Mon début de grossesse a été marqué par un épisode de gale tenace (gentiment refilée par mon ex-compagnon). Et aussi par mon cœur qui se battait avec ma tête. Ce n’était désormais plus en rapport avec mon bébé (j’avais décidé de le garder !), mais par rapport à mon ex.
Je devais me battre avec moi-même pour ne pas craquer, et garder ma ligne de conduite :
- Je ne croyais plus à notre histoire : c’était déjà le cas avant que je tombe enceinte. Nous venions, en effet, de nous remettre ensemble après une phase de rupture. Il m’avait promis qu’il se comporterait mieux, et j’avais accepté de recommencer quelque chose dans l’optique de voir s’il allait tenir sa promesse… Ce que je ne croyais pas vraiment.
- Son comportement de ce début de grossesse m’a profondément marquée. En plus d’être sans cœur, il avait été tout le contraire de ce que j’attendais d’un homme qui m’aime… Je ne comprenais pas non plus qu’il puisse me laisser seule (même si c’était moi qui l’avais quitté) avec notre enfant que je portais.
- J’avais toujours, malgré tout, des sentiments amoureux pour lui. Je me demandais, d’ailleurs, comment c’était possible alors qu’il me traitait aussi mal. J’étais attendrie de porter son enfant… Pendant les premiers mois de grossesse, j’avais d’ailleurs du mal à considérer mon bébé comme le mien. Pour moi, il était le sien.
- C’était douloureux pour moi de ne pas avoir de père pour mon bébé, pas de compagnon pour vivre ma grossesse et accueillir notre enfant ensemble… J’avais du mal à l’accepter.

Mon premier trimestre de grossesse : entre joie et tristesse
Pendant le premier trimestre de ma grossesse seule, j’oscillais entre bonheur et tristesse.
Ma grossesse se déroulait bien…
Les semaines passaient, ma grossesse avançait, tout se passait bien. Les résultats de mes prises de sang étaient bons, les échographies montraient un embryon, puis un fœtus qui se développait bien.
J’ai su dès l’échographie officielle du premier trimestre que ce serait un garçon. 🥰
Mon ventre s’arrondissait doucement, je guettais les premiers mouvements de mon bébé. J’avais hâte de créer un lien avec lui.
… Mais je ressentais une grande tristesse
Je menais une grossesse heureuse, j’avais peu de symptômes désagréables (si ce n’est une grosse fatigue). Mais, au fond de moi, une grande tristesse ne me quittait pas.
J’étais triste d’être seule dans un moment si heureux, normalement, et de porter l’enfant d’un homme que je me devais d’oublier.
J’ai entamé assez rapidement un suivi psychologique dans ma maternité. C’est la seule condition que je m’étais imposée pour garder mon bébé seule. Je savais que j’en aurai besoin, et ça m’a effectivement beaucoup aidée. La première séance, je l’ai passée à pleurer, j’avais tant à sortir…

La recherche d’un père pour mon bébé
Le fait que mon bébé n’ait pas de père était quelque chose qui me travaillait énormément. Je portais la culpabilité d’avoir fait un choix qui le condamnait à grandir sans père (c’était d’ailleurs les mots d’une « amie »…).
Et puis accoucher seule me terrifiait. C’était la chose que je redoutais le plus : être seule pour vivre cette épreuve et pour accueillir mon bébé… Je trouvais ça tellement triste.
Assez vite, je me suis inscrite sur un site de rencontres. Je n’avais pas consciemment envie de rencontrer quelqu’un, je voulais simplement discuter. Mais surtout oublier mon ex, et aussi, je pense, cultiver un espoir de ne pas être seule. Ceci dit, j’étais un peu honteuse d’y être, enceinte. Ce n’est pas une chose dont on a envie de se vanter, et puis je voulais aussi protéger mon bébé.
Une nouvelle rencontre et une nouvelle désillusion
J’ai rapidement fait la connaissance d’un homme qui, je pensais, était différent des autres. C’est souvent quelque chose qui m’a desservie : un peu trop croire en l’autre.
J’ai cependant rapidement ouvert les yeux avec lui (enfin pas assez vite à mon goût), et notre relation n’a duré que deux mois.
Le retour du géniteur
Après quelques mois sans nouvelles ou presque, celui que j’appellerai désormais le géniteur de mon bébé est réapparu.
Un long moment sans nouvelles
Pendant trois mois, j’ai reçu très peu de nouvelles. Il m’a envoyé deux ou trois mails de reproches, et ne demandait jamais de mes nouvelles, ni de celles du bébé. Il ne semblait même pas se préoccuper de savoir si la grossesse se poursuivait ou non.
Il restait dur et fermé, dans un moment où j’aurais eu tant besoin de bienveillance. Mais son comportement ne faisait que me conforter dans ma décision de l’avoir quitté. Il entretenait cependant ma tristesse et le sentiment de ne pas être considérée.

La reprise de contact
Au bout de trois mois, j’ai craqué, et dans un moment de faiblesse, je lui ai envoyé un gentil message pour lui souhaiter une fête.
Comme à son habitude, il s’est immédiatement radouci et a sauté sur l’occasion pour essayer de me reconquérir. Mais je ne me suis pas laissée prendre au piège, même s’il se disait prêt à assumer notre enfant. Il avait déjà joué un scénario similaire plusieurs fois par le passé.
Le masque tombe à nouveau
Je gardais une certaine distance, et j’attendais le moment où le masque allait tomber, où il allait durcir le ton.
Ce moment est bien sûr arrivé lorsqu’il a compris que je ne voulais pas me remettre en couple avec lui. Il a subitement avoué ne pas être capable d’assumer ses responsabilités dans ces conditions.
C’est avec un dégoût mélangé à du soulagement que j’ai accueilli la nouvelle. Ces deux ou trois semaines de contacts avaient suffi à me rappeler quel individu il était.
Ce n’était décidément pas d’un père comme lui que je voulais pour mon bébé.
C’est la dernière fois que j’ai eu de ses nouvelles.
Un long chemin pour guérir
J’ai longtemps espéré qu’il me contacte après cela. Plus ma grossesse avançait, plus il me paraissait totalement incohérent qu’il ne le fasse pas. L’incompréhension a été à son paroxysme lorsqu’il n’a toujours pas donné signe de vie au moment de la naissance de mon bébé.
Ma guérison a pris du temps, elle est arrivée bien après la naissance de mon bébé solo ( cela fera l’objet d’un article ultérieur).
Une paix enfin trouvée
Même si je n’étais pas totalement guérie et qu’il me restait encore du chemin, j’ai tout de même trouvé une forme de paix à la moitié de ma grossesse.
La rupture avec l’homme que je venais de rencontrer, ainsi que la coupure définitive avec le géniteur de mon bébé sont arrivées au même moment, vers mes 5 mois de grossesse. Après cela, je me suis sentie libérée.
J’ai accepté ma solitude pour vivre cette grossesse et pour accueillir ce bébé. Je ne ressentais désormais plus le besoin d’avoir un père pour mon bébé et un homme à mes côtés.
Cela a tout changé dans le vécu de ma grossesse, et j’ai enfin pu préparer sereinement l’arrivée de mon bébé.

Vivre une grossesse seule est une épreuve, mais c’est aussi une source de joie, comme toute grossesse finalement. Je vous parlerai dans le prochain épisode de la suite de ma grossesse.
Vous avez vécu la même expérience ou vous vous apprêtez à la vivre, et vous souhaitez me la partager ? N’hésitez pas à m’écrire, je vous lirai avec plaisir et vous répondrai au plus vite !
Série « Comment j’ai eu un bébé seule »
Rédactrice web et formée à la pédagogie Montessori, je partage ici mon vécu, mes réflexions et mes petites trouvailles du quotidien.
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