
Comment j’ai décidé de garder mon bébé seule (épisode 1 – Bébé seule)
Pour ce premier épisode, je vous raconte comment j’ai décidé de garder mon bébé seule. Je ne m’attendais pas du tout à cette grossesse, à devenir mère à nouveau. Je m’attendais encore moins à me retrouver seule. À ce que mon compagnon me tourne le dos. Et pire, qu’il veuille me forcer à faire quelque chose que je ne voulais pas.
Un test positif qui va tout changer
Lorsque j’ai fait ce test de grossesse, ce matin-là, je sortais à peine du rêve que je venais de faire : un test positif justement. Si la veille, je ne soupçonnais pas être enceinte, je me suis levée avec cette évidence : il faut que je fasse un test.
Je gardais toujours des tests bandelette dans mon placard pour me rassurer quand j’en ressentais le besoin. Ce jour-là, la deuxième barre est apparue tout de suite, avant même la barre témoin.

Je n’ai pas compris ce qui se passait. Encore ensommeillée, je me suis pincée, croyant que j’étais encore en train de rêver. Je me répétais « c’est pas possible ». Mais, c’est un sourire que j’ai découvert sur mon visage quand je me suis regardée dans le miroir.
Des conditions non idéales pour avoir un bébé
Cette joie qui s’est invitée de manière inattendue m’a surprise car ma situation ne prêtait pas du tout à avoir un bébé. C’est quelque chose que je n’avais même pas envisagé, ni pensé.
- La relation avec mon compagnon était compliquée, très conflictuelle.
- Il ne supportait pas ma fille, et cela était une grande source de tensions entre nous. Je l’avais d’ailleurs déjà quitté à cause de cela.
- On venait de se remettre ensemble après une phase de rupture. J’étais pleine de doutes et en phase d’observation pour voir comment ça allait se passer.
- Il y avait de la distance géographique entre nous.
- Je n’avais aucune envie de vivre avec lui, ni avec ses enfants. Je ne voulais surtout pas perturber l’équilibre dans mon foyer, que j’avais eu tant de mal à trouver.
- Et surtout, j’avais déjà un quotidien éprouvant de maman solo. En effet, je m’occupais seule de ma fille de 10 ans, son papa la prenant seulement pendant les vacances. Je gérais seule le quotidien et portais toutes les responsabilités. Je me sentais déjà dépassée, et il était totalement inconcevable pour moi d’avoir un autre enfant dans ces conditions.
Et, cependant, ce matin-là en faisant mon test, c’était bien de la joie que je ressentais.
Garder ou non ce bébé ?
Le contexte de ma vie a fait que je me suis donc posée la question de l’avortement. Au départ, ça me paraissait vraiment impossible de garder ce bébé… Les peurs se bousculaient dans ma tête.
Une relation toxique
Et puis, il y avait le papa. J’ai su tout de suite qu’il ne voudrait pas de cet enfant, même si j’espérais qu’il y réfléchisse. C’était malheureusement bien trop demandé. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à mesurer à quel point cet homme était toxique, et à quel point il ne m’aimait pas.
Quand le cœur se bat avec la tête
Garder ou non ce bébé : il a fallu que je prenne cette décision seule. Je suis passée par de nombreuses phases, et j’oscillais constamment entre « je veux le garder » et « il faut que j’avorte ». J’avais terriblement peur de me retrouver seule avec mes deux enfants, dont un nourrisson. Je vivais déjà mal ma condition de maman solo pour ma grande fille…

On ne les écoute pas toujours, mais notre corps et notre cœur nous susurrent bien souvent la réponse qu’on cherche. Et chez moi, c’était clair. Je ressentais un immense bonheur à l’idée de garder ce bébé (même si je me demandais comment j’allais faire). Et une grande détresse quand j’envisageais d’avorter.
Seule contre tous
Mon entourage a voulu me dissuader de poursuivre ma grossesse. Ma mère qui avait peur pour moi, une de mes proches amies… Et je ne parle pas du père qui voulait absolument que j’avorte.
C’est dur pour une femme de se retrouver dans cette situation. On est vulnérable et fragilisée, on devrait recevoir du soutien de notre entourage. Mais on ne peut compter que sur soi-même, et au final on en ressort plus forte.
La décision se précise
Pour m’aider dans ma prise de décision, j’ai entamé des démarches pour l’avortement. J’ai appelé la maternité la plus proche de chez moi qui m’a envoyée vers le Centre de Planification Familial.
Je n’ai obtenu un rendez-vous qu’une semaine plus tard, ce qui a laissé du temps à la réflexion. Plus les jours passaient, et plus je me voyais mal avorter. Et ce, même si je n’étais pas encore à l’aise avec l’idée de garder ce bébé contre la volonté de son père.
Lors de ce rendez-vous, on a une échographie de datation, pour dater la grossesse, et un entretien avec une sage-femme pour nous aiguiller dans notre choix.
Sur l’échographie, on ne voyait pas d’embryon. J’ai dû en repasser une deux semaines plus tard pour voir si la grossesse évoluait… Et c’était bien le cas. 🥰 Inutile de vous dire que ma décision de garder mon bébé s’était bien précisée entre ces deux rendez-vous.
Je garde mon bébé seule
Ce début de grossesse était en quelques sortes un choc pour moi qui ne m’attendait pas du tout à devenir une nouvelle fois maman. Mais c’était aussi des moments difficiles liés au papa qui continuait à ne pas vouloir du bébé. Il se faisait de plus en plus pressant pour que l’issue corresponde à celle qu’il attendait, lui.
Je recevais des paroles violentes, une totale absence de considération pour ce que je vivais, mais aussi de la pression psychologique…

J’ai alors décidé de quitter cet homme que je voyais enfin tel qu’il était : dur, manipulateur et sans cœur.
Rien ne pouvait stopper désormais cet élan de vie et ma détermination à avoir une grossesse sereine. Ce qu’il m’a fait vivre, à ce moment-là, était de toute façon pour moi la plus grande preuve de désamour qu’on puisse me faire.
Voici donc comment j’ai décidé de garder mon bébé seule. C’est un choix difficile, et la solitude qui en résulte nous poursuit tout au long de la grossesse, et même après. Mais c’est le meilleur choix que j’ai fait dans ma vie. Et si c’était à refaire, je prendrais à nouveau la même décision !
J’écrirai d’autres articles à ce propos car je sais que nous sommes nombreuses à nous retrouver confrontées à cette situation. Et nous n’avons pas forcément le soutien de nos proches pour prendre une décision en accord avec notre cœur. J’espère donc que mon expérience vous aidera…
Si besoin, n’hésitez pas à m’écrire, je vous lirai avec plaisir.
Série « Comment j’ai eu un bébé seule »
Rédactrice web et formée à la pédagogie Montessori, je partage ici mon vécu, mes réflexions et mes petites trouvailles du quotidien.
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