
Ce que j’ai ressenti lorsque je me suis retrouvée seule enceinte (épisode 2 – Bébé seule)
J’étais déjà maman solo lorsque je me suis retrouvée seule enceinte de mon deuxième enfant. C’était une grossesse tardive, non prévue et non voulue par le papa, mon compagnon de l’époque. Je vous explique dans cet article comment j’ai vécu la découverte de cette grossesse, et comment j’ai été confrontée à la question de l’avortement.
Être enceinte seule : ma plus grande angoisse
J’ai toujours pensé, par le passé, que la pire chose qui pouvait arriver à une femme, c’était de se retrouver seule enceinte.
Mes anciennes croyances
Au cours de ma vie, plusieurs de mes amies ont traversé ce genre d’épreuves. Je me disais à l’époque qu’il fallait bien du courage. Je voyais, en effet, la grossesse comme l’aboutissement du couple et de l’amour. Pour moi, il était impensable de se retrouver seule à cette période si délicate, si précieuse. Elle devait se vivre à deux. De même que la préparation de la venue du bébé devait se faire à deux…
La perte de mes illusions
Aujourd’hui, je me rends compte que, dans bien ces cas, cette vision est éloignée de la réalité. Il n’est pas rare, et même plutôt courant, que la femme, même en couple, se retrouve seule dans sa grossesse, à penser et à préparer l’arrivée du bébé. C’est finalement ce que j’ai vécu pour ma première grossesse, sans le réaliser à l’époque.

Ma grossesse surprise : un choc, mais aussi une joie inattendue
J’étais mariée lorsque j’attendais ma fille aînée. Même si je me sentais seule par moments, j’étais avec le papa. Pour ma deuxième grossesse, ça a été un choc d’être réellement seule, d’autant plus qu’il n’était pas prévu que j’aie un autre enfant.
J’avais fait le deuil du deuxième enfant
Avant cette grossesse, j’étais persuadée que si je devais tomber enceinte, je choisirais d’avorter. J’étais en effet maman d’une fille unique de 10 ans. Même si j’avais envie au départ d’avoir deux enfants, j’avais fait le deuil de ce deuxième bébé depuis un moment.
En effet, mes conditions de vie ne se prêtaient pas à avoir un autre enfant. Je me sentais déjà dépassée par mon rôle de maman solo, et mon couple de l’époque ne me semblait pas assez solide. D’autant plus que nous n’avions pas de projet de vie commune et, de mon côté, je n’avais aucune envie de m’installer avec lui.
Un désir de maternité bien enfoui
Tomber enceinte à 38 ans a été un choc à plusieurs niveaux :
- Je ne pensais pas possible que ça arrive naturellement, étant donné que pour la conception de ma fille aînée, j’avais reçu un traitement hormonal.
- Le « plan » qui s’était dessiné dans ma tête était totalement bousculé (avoir une fille unique, un avenir prévisible, pas de vie de famille).
- J’ai ressenti, de manière assez inattendue, une joie immense après le choc. Un fort instinct de maternité s’est réveillé : j’ai immédiatement aimé mon bébé. J’ai ainsi réalisé que j’avais profondément refoulé mon désir de deuxième enfant.

L’avortement, une épreuve loin d’être banale
Lorsque je suis tombée enceinte par surprise, j’ai un temps envisagé l’avortement. En tout cas, j’hésitais entre les deux options. J’ai alors découvert l’envers du décor de ce droit fondamental pour les femmes.
Des femmes en souffrance
En recherchant des témoignages pour m’aider à prendre ma décision, je suis tombée sur des femmes en souffrance. J’ai constaté que beaucoup se retrouvait dans ma situation : une grossesse surprise, le cœur qui dit oui, la tête qui dit non, l’entourage et/ou le compagnon qui veulent pousser à l’avortement.
Celles qui prenaient la décision à contrecœur d’avorter, que celle-ci vienne d’elles ou des autres, étaient marquées à vie. J’ai vu certaines femmes continuer à y penser et à souffrir 10 ans, 15 ans après… Je savais d’instinct que ce serait mon cas si je décidais de ne pas suivre mon cœur.
Le plus grand tabou sur l’avortement
J’ai aussi pris conscience d’un grand tabou concernant l’avortement. J’ai compris que beaucoup d’hommes se servent de ce droit, mis en place pour les femmes rappelons le, pour influencer leur partenaire. Ils veulent leur imposer une décision qui vise à ne pas assumer leurs propres responsabilités, sans même prendre en compte leurs ressentis. J’ai malheureusement moi-même vécu cette situation avec mon compagnon. Et ça a également été une épreuve.
Garder mon bébé : une décision du cœur
Ce qui m’a vraiment aidée à y voir clair, c’est de rejoindre le groupe Facebook IVG – Avortement : hésitations, pressions, soutiens, d’y consulter les témoignages des femmes, et de discuter avec l’une d’entre elles. Tout ceci m’a permis de faire le tri entre mes peurs et ce que je voulais vraiment au fond de moi : garder cet enfant, quoi qu’il arrive.

Une chose est sûre : jamais je n’aurais pensé être seule enceinte. J’ai encore parfois du mal à réaliser que ça m’est arrivé. C’est une traversée mouvementée qui se poursuit tout au long de la grossesse, et même après. Mais avec le recul, ce n’est pas aussi horrible que je le pensais : c’est même une sacrée belle aventure.
Si vous vous retrouvez dans cette situation et que vous vous sentez seule, je vous conseille vivement de rejoindre le groupe que j’ai cité plus haut. Il est totalement gratuit. Il existe également une page Facebook. Vous avez également dans les maternités une psychologue à votre écoute. Ne restez pas seule.
Et bien sûr, si vous en avez besoin, n’hésitez pas à m’écrire. Je sais combien il est important dans cette situation de se sentir entendue.
Série « Comment j’ai eu un bébé seule »
Rédactrice web et formée à la pédagogie Montessori, je partage ici mon vécu, mes réflexions et mes petites trouvailles du quotidien.
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